 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
»Le retour de Michael Jordan
Le 30 octobre prochain, sur le mythique parquet du Madison Square Garden de New-York, "His Hairness" disputera son premier match NBA depuis le 14 juin 1998. Ce jour-là dans la salle d'Utah, Jordan inscrivait le panier de la victoire du 6e titre des Bulls et raccrochait dans la foulée au faîte de sa gloire. Son retour s'apparente à un ultime défi... |
------------------------- |
Xavier Richard, Grégory Jouin et Vincent Médioni |
------------------------- |
 |
|
 |

 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
»
Michael Jordan en chiffres
 |
 |
 |
 |
 |
Poste: arrière Taille: 1,98 m Poids: 98 kg Date de naissance: 17/02/1963 Collège: North Carolina NBA: 13 saisons
Records de carrière sur un match :
Pointsmarqués : 69 points (vs. Dallas Cavs, 28/03/90) Paniers réussis : 27 (vs. Orlando Magic, 16/001/93) Paniers tentés: 49 (vs. Orlando Magic, 16/001/93) Tirs primés réussis: 7 (vs. Golden State Warriors, 18/01/90) Tirs primés tentés: 12 (vs. Golden State Warriors, 18/01/90) Lancers-francsréussis : 26 (vs. New Jersey Nets, 26/02/87) Lancers-francs tentés: 27 (vs. New Jersey Nets, 26/02/87) Rebonds offensifs: 8 à 4 reprises Rebonds défensifs: 14 (vs. New Jersey Nets, 16/03/96) Rebonds: 18 à deux reprises Passes décisives: 17 (vs. Portland Blazers, 24/03/89) Interceptions: 10 (vs. New Jersey Nets, 29/01/88) Contres: 6 (vs. Seattle Sonics, 02/12/86) Temps de jeu: 56 (vs. Utah Jazz, 03/02/92)
Records de carrière: Moyenne de points: 31,5 par match Points marqués: 29 277
Palmarès:
Champion NBA: 1991, 92, 93, 96, 97, 98 MVP (joueur de l’année) NBA: 1988, 91, 92, 96, 98 MVP des finales NBA: 1991, 92, 93, 96, 97, 98 Cinq majeurs NBA (nombre de sélection au All-Star game) : 1987, 88, 89, 90, 91, 92, 93, 96, 97, 98 MVP All-Stars game: 1988, 96, 98 Meilleur défenseur NBA: 1988 Cinq majeurs défensif NBA: 1988, 89, 90, 91, 92, 93, 97, 98 Meilleur rookie (débutant) NBA: 1985 Cinq majeurs rookie (débutants) NBA: 1985 Slam Dunk champion NBA: 1987, 88 Champion universitaire (NCAA): 1982 MVP NCAA: 1983, 84 Champion olympique: 1984, 92 |
-------------------------
|
 |
 |
 |
 |
 |
»
Le temps des promesses
 |
 |
 |
 |
 |
C’est avec un unique titre de champion universitaire (NCAA) acquis en 1957, que University North Carolina (UNC) accueille le jeune Michael Jordan à l’automne 1981. Affublé du (bientôt mythique) n°23, cet arrière va faire entrer l’équipe de basket dans la légende. En compagnie de James Worthy, qui sera drafté en première position à la fin de la saison par les Lakers, et Sam Perkins, il va apporter son second sacre à UNC. Cette saison 1982 sera celle des records, 32 victoires pour 2 défaites, avec pour apogée la finale gagnée, 63-62, contre Georgetown. Dans ce match, Worthy, nommé MVP, inscrira 28 points et Jordan, 16, un excellent chiffre pour un rookie.
Le grand James parti, le n°23 va prendre de l’ampleur au sein de l’équipe de Caroline du Nord. De 13,5 points de moyenne, il va grimper à 20 et 19,6 les deux saisons suivantes, décrochant du même coup les titres de MVP 83 et 84, et les trophées Dr. James Naismith (1984) et John Wooden (1984). Malheureusement, ces deux années ne seront pas couronnées par une victoire au final four. Après trois années de Collège, «MJ» quitte l’université pour la NBA. Il est drafté en juin 1984 au 1er tour (3e au général) par les Bulls de Chicago, faible franchise en quête de gloire.
Cependant, avant de rejoindre l’Illinois, année olympique oblige, Jordan est sélectionné pour représenter son pays aux JO de Los Angeles (ndlr: avant 1992 et la Dream Team, ce sont les universitaires, amateurs, qui forment l’équipe américaine). Supérieurs au reste du monde en dépit de leur jeune âge, «les étudiants» remportent la médaille d’or. Contrat rempli, «His Airness» part à la conquête de la plus grande ligue de basket de la planète: la NBA. |
-------------------------
|
 |
 |
 |
 |
 |
»
Le soliste fait ses gammes
 |
 |
 |
 |
 |
Auréolé d’une médaille d’or à L.A., Michael Jordan débarque au United Center, futur théâtre de ses plus beaux exploits. Immédiatement introduit dans le 5 de départ, « MJ » fait exploser le livre des records de la franchise : 28,2 de moyenne, 1er au rebond (6,5), aux passes décisives (5,9) et aux interceptions (196). 3e scoreur de la ligue, il est logiquement récompensé par le titre de meilleur débutant de l’année. Mais, plus que par ces premiers records comme celui du plus grand nombre de points pour un rookie (49 vs. Detroit Pistons, 12/02/1985), c’est par son style aérien que le « Bull » marque les esprits. Rapidement comparé au légendaire Julius Erving, on le surnomme déjà « Air Jordan ».
Cette année là, Chicago retrouve les playoffs pour la première fois depuis 1981 mais sera éliminé dès le premier tour par Milwaukee, 3-1, défaite qui coûtera la tête de l’entraîneur Loughery. Appelé à confirmer en 1985-86 sous la houlette de Stan Albeck, le n°23 vit un début de saison noir. Dès le 3e match, il se casse le pied et manque les 64 rencontres suivantes. Loin d’accuser le coup, il fait un retour triomphal le 15 mars et permet aux Bulls, maintenus à bout de bras par le débutant Charles Oakley, de se qualifier pour les playoffs malgré un mauvais bilan (30 victoires – 52 défaites).
Au premier tour, Chicago tombe sur un gros morceau : les Celtics de Boston d’un certain Larry Bird. La défaite est sévère (3-0) mais Jordan étale encore sa classe, notamment lors du match 2 au Boston Garden où il s’empare du record de points sur une rencontre de playoff avec 63 unités (défaites 135-131 après deux prolongations).
Toujours à la recherche de la bonne formule les dirigeants chicagoans changent de coach et engagent Doug Collins. Cependant, plus qu’un entraîneur, c’est l’absence de clutch-players (joueurs-clé), hormis Oakley, aux côtés de Jordan qui est le principal handicap des Bulls dans leur ascension. En attendant un effectif plus complet, « MJ » joue sa partition en solo et réussit la meilleure saison de sa carrière sur le plan statistique : 3041 points (il est le premier à atteindre ce nombre depuis Wilt Chamberlain en 1962-63) à 37,1 de moyenne, 1098 paniers réussis, 833 lancers-francs et 236 interceptions. Il est évidemment plébiscité pour le All-Star Game. Malheureusement, le premier tour des playoffs reste insurmontable aux Bulls qui s’inclinent à nouveau face à Boston.
Cette nouvelle désillusion confirme le besoin vital de renforts. C’est chose faite en juin 87 grâce au vice-président Jerry Krause. Avec deux choix de draft dans le top 10, il sélectionne Olden Polynice (N.8) et Horace Grant (N.10). Cette excellente pioche devient un coup de génie quand Krause échange Polynice (plus quelques tours de draft) avec Scottie Pippen, appelé en 5 par les Seattle SuperSonics. |
-------------------------
|
 |
 |
 |
 |
 |
»
MJ n'est plus seul
 |
 |
 |
 |
 |
Avec Jordan, Grant et Pippen, les Bulls 1987-88 prennent une autre dimension. Effectuant leur meilleure année depuis 1973-74, ils terminent second de la Division Centrale à égalité avec Atlanta (50-32) mais derrière les Pistons. Passant enfin le premier tour (3-2 contre Cleveland), Chicago est stoppé dans son élan en demi-finales de Conférence Est par Detroit, futur épouvantail de la NBA (deux titres de champion en 1989 et 1990).
Cependant, enfin épaulé (libéré ?), « Air Jordan » prend son envol aux yeux des observateurs qui le consacrent, entre autres, meilleur joueur, meilleur défenseur, MVP du All-Star Game et champion du Slam Dunk. L’année suivante débute sous les meilleurs hospices, d’autant que Jerry Krause a apporté sept nouveaux joueurs et changé Charles Oakley pour Bill Cartwright des knicks de New York.
Finalement, les automatismes et l’alchimie entre les joueurs prennent plus de temps que prévu et le bilan annuel redescend légèrement (47-35) mais demeure largement suffisant pour aller en playoffs. Dans ce collectif, Michael Jordan tient le rôle de leader tandis qu’il domine toujours la ligue au scoring (3e titre d’affilée avec 32,5 de moyenne). L’équipe prend confiance et se hisse en finale de Conférence Est face aux Bad Boys de Detroit. Les Bulls mènent 2-1 mais encaissent trois défaites consécutives et s’inclinent contre le futur double champion. Maintenant que l’équipe est en place, il ne reste plus qu’à affiner les détails.
A l’orée de la saison 1989-1990, Phil Jackson remplace Doug Collins à la tête de l’équipe. Avec l’ancien joueur des Knicks à la barre, Chicago va trouver le chaînon manquant. Jordan, 4e fois meilleur marqueur du championnat (33,6 de moyenne) et sa bande se qualifient pour leur seconde finale de Conférence consécutive. Ils échouent encore sur les Pistons au 7e match mais la machine est en marche : « His Airness » arrive à maturité, Scottie Pippen, sans avoir la classe de son co-équipier, affiche les mêmes qualités (il est, lui aussi, sélectionné pour le All-Star Game) et Phil Jackson confère une sérénité, marque déposée, sans égale. |
-------------------------
|
 |
 |
 |
 |
 |
»
L'avènement d'un champion
 |
 |
 |
 |
 |
Après la montée en puissance de la fin des années 80, les Bulls débutent la décennie suivante avec l'ambition de concrétiser enfin par un titre NBA les promesses affichées en 1988-89 et 1989-90, années où l'équipe de Chicago concède 2 défaites en finale de la Conférence Est face aux "Bad Boys" des Pistons de Détroit (Thomas, Rodman, Laimbeer, ...). La bande à Jordan (Scottie Pippen, John Paxson, BJ Amstrong...) atteint sa première finale NBA en 1991. Une rencontre qui oppose les Bulls aux Lakers de Los Angeles, formation constellée de stars (Magic Johnson, James Worthy, AC Green, Vlade Divac...) et lauréate 5 fois en 9 ans.
Ce match se présente surtout comme la passation de pouvoir entre une équipe sur le déclin et celle ammenée à lui succéder. Sans oublier le "duel" entre 2 des plus grandes figures du jeu, le n°32 des Mauve et Jaune (Johnson) et le n°23 des Bulls (Jordan).
Mais de confrontation il ne fût presque pas question. Après un revers concédé dans leur salle lors du match 1, les Bulls infligent 4 défaites de rang aux Californiens et s'adjugent leur première bague. Auteur de 30 points dans le 5e match décisif, MJ s'effondre en pleurs dans les vestiaires.
C'est la première levée d'un triplé mémorable qui consacre autant la réussite des Chicagoans que l'avènement de leur leader, sa Majesté Michael Jordan. En 1992, quelques semaines avant l'épopée de la "Dream team" aux JO de Barcelone où MJ enlève son 2e titre olympique), Chicago et Jordan retrouvent en finale NBA une vieille connaissance: les Portland Trailblazers de Clyde "the Glide" Drexler et Terry Porter. Le match est plus serré que face aux Lakers mais les Rouge s'imposent à l'issue du 6e match (4-2). Jordan et ses acolytes ajoutent un 2e titre à leur collection.
Le "Three peat" tend alors les bras aux hommes du "Maître zen" Phil Jackson. Contre les Bulls se dressent alors les Suns de Phoenix et leur leader "Sir" Charles Barkley. Ami de Jordan dans la vie, l'ancienne vedette des Sixers de Philadelphie ne compte pas lui faire de cadeaux durant cette finale 1993. Les 6 rencontres de cette magnifique empoignade sont âpres et disputées entre 2 formations très proches l'une de l'autre. Les Bulls ne bénéficient pas de l'avantage du terrain et doivent donc se déplacer dans l'Arizona pour aller chercher une 3e couronne consécutive. Ils mènent 3 victoires à 2 mais sont accueillis dans une ambiance hostile dans la salle des Suns. Au terme d'une confrontation de très haut niveau et alors qu'on les voyait déja engagés dans une 7e rencontre terrible, MJ (41 points par match) et les siens parviennent à s'imposer sur le fil grâce à un tir primé incroyable de Paxson dans les ultimes secondes de la partie. Les Bulls deviennent la 3e équipe seulement à remporter 3 titres NBA consécutifs, les premiers depuis les Boston Celtic dans les années 60. La légende est en marche. Le "Four ever" se présente à l'horizon. Malheureusement, ce pari se tentera sans Michael Jordan. |
-------------------------
|
 |
 |
 |
 |
 |
»
La parenthèse Baseball
 |
 |
 |
 |
 |
Le 6 octobre 1993, Jordan explique sa retraite par ses dettes de jeu et surtout la mort de son père. MJ adore également jouer au golf, il en possède d'ailleurs un chez lui. On dit même qu'il a autant la rage de vaincre sur un green que sur un parquet.
Le baseball est pour Michael une autre grande passion. C'est d’ailleurs le premier sport qu'il ait pratiqué. Durant sa retraite entre 93 et 95, il joua en ligue mineure chez les Birmingham Barons, n'ayant pas le niveau requis pour évoluer au sein des Chicago White Sox.
Jordan a donc mis fin une première fois à ses activités, suite au décès de son père, James Jordan, sauvagement assassiné criblé de balles sur une aire de repos d'une autoroute de Caroline du Nord le 23 juillet. Meurtri, l’homme en profita pour prendre ses distances et se diriger vers la petite balle blanche où il avait, faut-il le dire, un certain talent. Il n'était cependant pas suffisant pour qu'il y réussisse à la hauteur de son talent de basketteur.
Après un an de faible progression dans ce petit club, « MJ » décida de revenir pour le plus grand plaisir des fans et des sponsors réunis. Le 19 mars 1995, il entrait en jeu contre Indiana avec un nouveau numéro: le 45. Peu de temps après il abandonna son numéro et endossait à nouveau le légendaire numéro 23.
|
-------------------------
|
 |
 |
 |
 |
 |
»
"His Hairness" au firmament !
 |
 |
 |
 |
 |
Depuis l'échec des Bulls en demi-finale de conférence face au Magic Orlando le 18 mai 1995 (la première défaite de Jordan en Play-off), MJ et sa bande ruminent en attendant l'heure de la revanche.
Les Bulls et leur chef d'orchestre sont décriés: les fans et les observateurs demeurent sceptiques quant à leurs possibilités de reconquérir le titre suprême. Touchés dans leur amour-propre, renforcés par l'arrivée d'un certain Denis Rodman (pour compenser le départ d'Horace Grant) et l'éclosion du prodige croate Tony Kukoc, les hommes de Phil Jackson vont réaliser la plus belle saison de l'histoire de la NBA en établissant un record de victoires en saisons régulières (72 pour seulement 10 défaites). Et le 16 juin, Jordan conduit les Bulls au sacre, 3 ans après le dernier. Chicago s'offre les Sonics de Seattle (Kemp, Schrempf, Payton...) 4 succès à 2 et entame une nouvelle période d'hégémonie sur la NBA.
Au printemps 1997, les Bulls conquierent une 5e bague contre les Utah Jazz du duo Stockton-Malone (4-2) à l'issue d'une finale extrèmement serrée où MJ fait encore la différence. Lors du décisif match 6, il offre même le panier de la victoire à son compère Steve Kerr dans les derniers instants d'une partie mémorable d'intensité. "His Airness" se voit nommer parmi les 50 meilleurs joueurs du siècle.
A l'orée de la saison 1997-98, beaucoup spéculent sur la retraite définitive de Jordan. Le 27 mars 1998, pressentant sa retraite proche, ils sont 62 046 personnes à assister à Atlanta à la victoire de Chicago sur les Hawks d'Atlanta avec 34 points de MJ. Le 3 avril de la même anneé, il inscrit 41 points contre les Wolves du Minnesota et devient ainsi le 3e joueur à dépasser le cap des 29 000 points après les légendaires Kareem Abdul-Jabbar et Wilt Chamberlain.
Le 14 juin, il remporte son 6e titre contre les rivaux de Salt Lake City, marquant le panier de la victoire des Bulls sur les Jazz lors du 6e match décisif (4-2). Le bonheur est immense mais la fin de carrière de Jordan s'annonce imminente.
|
-------------------------
|
 |
 |
 |
 |
 |
»
La dernière marche
 |
 |
 |
 |
 |
Le 13 janvier 1999, Michael Jordan annonce sa retraite "définitive", à un mois de son 36e anniversaire. Fort de ses multiples récompenses (En 13 saisons avec les Bulls, il a remporté 6 titres NBA, 10 de meilleur marqueur, a été désigné 5 fois meilleur joueur à l'issue de la saison régulière, 6 fois meilleur joueur de la finale et a participé à 12 matches des All Stars), il aspire à se reposer.
Mais l'amour du basket le conduit vite à envisager son avenir près des parquets: Jordan devient actionnaire minoritaire et président des opérations de l'équipe Washington Wizards. Le 10 avril 2001, le propriétaire majoritaire des Wizards parie sur un retour de Jordan mais ce dernier affirme être "sûr à 99,9% de ne pas rejouer". Pourtant, dans la tête de Jordan, l'idée fait son chemin. Et bien que ralentie par une fracture des côtes lors d'un match-exébition, la réapparition de "plus grand joueur de tous les temps" devient inéluctable.
En juillet, MJ déclare qu'il prendra une décision courant septembre. Le 17 septembre, son nom apparaît sur la liste des joueurs de Washington sur le site internet de la NBA. Celle-ci invoque une erreur... Une semaine plus tard, Michael Jordan annonce enfin son retour sur les parquets nord-américains. Pour un ultime défi à la hauteur de son immense talent.
|
-------------------------
|
 |
|
|
|