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Duel Chirac-le Pen au second tour - DR »13 jours qui ébranlèrent la France

Dimanche 21 avril 20 heures : la surprise est totale, Jean-Marie Le Pen élimine Jospin du 2e tour et l'extrême-droite approche les 20%.

Jacques Chirac, qui affiche un mauvais score (moins de 20%), affirme que «les valeurs de la République "sont "en cause".

Retour sur une campagne du 2e tour marqué par ce coup de tonnerre.
------------------------- Pierre MAGNAN 
L'appel de Jacques Chirac pour le second tour L'appel de Jean-Marie Le Pen pour le 2e tour La déclaration de Lionel Jospin
Noel Mamère: "grave crise politique"
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Sommaire

»Les jeunes se mobilisent

»Union sacrée contre Le Pen

»Le Pen accuse Chirac de complot

»Le sacre du 1er mai

»La gauche tente de se réunir

»La droite pense à l’après présidentielle

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» Les jeunes se mobilisent



Manifestation à La Bastille à Paris - F3 Alors que la gauche politique est tétanisée par les résultats du premier tour sur les plateaux de télévision et que Lionel Jospin annonce qu’il se retire de la politique, de nombreux jeunes descendent spontanément dans la rue dès les résultats connus pour protester contre le score de l’extrème-droite au premier tour.

Ils sont rapidement des milliers dans les rues de Paris.

Dès le lendemain, la mobilisation gonfle et gagne de très nombreuses villes de France. Pendant tout l’entre deux tours, jusqu’au sommet du 1er mai, la rue appelle à faire barrage à l’extrême-droite. Une rue essentiellement peuplée de jeunes, lycéens ou étudiants.

« Mieux vaut escroc que facho », «1re , 2e, 3e génération, nous sommes tous des enfants d’immigrés », "F comme fascisme, N comme Nazi"…les slogans des jeunes qui sont descendus de façon importante et très souvent spontanée dans la rue montrent clairement un rejet du « lepenisme ».

Dès le 21 avril au soir, des dizaines de milliers de jeunes sont descendus dans les rues, dans toute la France, pour dénoncer la progression du Front National de Jean-Marie Le Pen.

Jeudi 25, les manifestations ont atteint un sommet de participants dans tout le pays avec au moins 250.000 manifestants. Lyon a battu tous les records: quelque 10.000 étudiants et lycéens dans l'après-midi puis, dans la soirée, des milliers de personnes, les mêmes et des gens en âge d'être leurs parents, à l'appel de partis politiques de gauche et d'extrême gauche, d'associations et d'organisations syndicales.

Les manifestants, lycéens et étudiants essentiellement, étaient 15.000 à Nantes, 12.000 à Caen, 11.000 à Tours et à Toulouse, 9.000 à Brest, 7.000 à Grenoble ou encore 5.000 dans les rues de Rennes. Ils étaient également 5.000 à Strasbourg, alors que l'Alsace a placé J-M Le Pen en tête de ses suffrages.

Le samedi 27, les manifestations ont aussi été très importantes, notamment à Paris, qui était un peu en retard par rapport aux régions.

Parmi les dizaines de milliers de manifestants, nombreux étaient ceux qui semblaient avoir moins de 18 ans. bref des citoyens qui n’étaient pas en âge de voter.

Deux candidats avaient proposé d’abaisser l’âge du droit de vote. Le candidat des Verts, Noël Mamère, avait lui proposé le droit de vote dès 16 ans. Lionel Jospin proposait, lui, 17 ans. Une proposition qu’il n’aura pas eu la possibilité d’appliquer.
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manif a la bastille france3 Manif anti Le Pen JT 12/14 F3 (23/04/02) La manifestation à Rennes Manifestation au Mans
Manifestation en France anti Le Pen, JT8h, 22/04/2002
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» Union sacrée contre Le Pen



Noël Mamère le soir du premier tour - F3 Très rapidement, dès dimanche 21 avril au soir, de nombreux leaders politiques de gauche prennent position pour le second tour en appelant à faire barrage à Le Pen. L’un des premiers est Noël Mamère qui affirme qu’il faut « tout faire pour battre Le Pen ». Il rejoint ensuite les manifestants anti-Le Pen dans la rue.

L’ensemble de la gauche prend la même position.

Jean-Pierre Chevènement: "le peuple et la France ne doivent pas être abandonnés au Front national".

Dès le lundi, François Hollande, au nom du PS, demande de "faire barrage" à Le Pen le 5 mai et annonce qu'il mènera la campagne des législatives après le retrait de Lionel Jospin de la politique

Le PCF fait de même et appelle à "utiliser le bulletin de vote Jacques Chirac" contre Le Pen.

A l’extrême-gauche, seule Arlette Laguiller et son organisation Lutte Ouvrière prônent l’abstention dans le vote qui oppose au deuxième tour Le Pen et Chirac. La LCR de Besancenot hésite un moment avant de se prononcer en faveur du vote anti extrème-droite…avec un appel à manifester dès le 5 mai à 20 heures contre Jacques Chirac.

Pressé par les médias et certains hommes politiques, Lionel Jospin qui s’est retiré de la vie publique publie un communiqué le 26 avril dans lequel il appelle les Français à "exprimer par leur vote "leur refus de l'extrême droite", sans citer le nom de Jacques Chirac.

Dans la société dite civile, les appels se sont multipliés pendant ces deux semaines pour appeler à faire barrage à Le Pen et à l'extrême-droite. Artistes, journaux, sportifs, mais aussi le Medef ou Jean-Marie Messier, y sont allés de leur communiqué appelant à voter plus ou moins explicitement pour Jacques Chirac.
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Jean-Pierre Chevènement :"valeurs républicaines" Jean Saint-Josse commente le 1er tour 2e tour: position du MEDEF (France 2, 13h du 29 avril)
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» Le Pen accuse Chirac de complot



Jean-Marie Le Pen - F2 Jean-Marie Le Pen, candidat surprise au second tour, s'est déclaré convaincu, mardi 30 avril, sur TF1 , que Jacques Chirac avait monté au premier tour "une magouille électorale fantastique" consistant à le "substituer à (Lionel) Jospin" au second tour.

"J'ai découvert qu'il y avait eu de la part de Jacques Chirac un formidable montage, un stratagème qui a consisté à me substituer à Jospin. (...) Il savait de façon à peu près certaine qu'au deuxième tour, Jospin le battrait."

Interrogé sur la façon dont M. Chirac aurait procédé, M. Le Pen a répondu : "Il a d'abord fait porter sa campagne sur un sujet qui m'était cher et qui était l'insécurité."

"Et puis, à un moment donné, quelqu'un pouvait m'enlever deux ou trois points, c'était l'ancien ministre de l'Intérieur M. Charles Pasqua, qui tout à fait étonnamment tout de même a échoué à 20 parrainages près de pouvoir se présenter (à la présidentielle). Tous cela a été calculé", a poursuivi le président du Front national.

"L'affaire a été montée de main de maître et comme ça a été monté par le président de la République, il s'agit-là d'une magouille électorale fantastique dont les résultats (...) m'ont porté à la deuxième place", a estimé le leader d'extrême droite.

Le président candidat, a ajouté M. Le Pen, s'est "aperçu que, quand on additionne les voix de gauche potentielles de Jospin et les voix potentielles de Chirac", il "était forcément battu".

C’est sur ce thème que le 1er mai, lors de son traditionnel rendez-vous du 1er mai que le président du Front National appelle les électeurs de gauche à voter pour lui. "Qui que vous soyez, quel qu'ait été votre vote au premier tour, ouvrez les yeux, ne vous laissez pas aveugler par les mensonges et par les campagnes hystériques", a lancé Jean-Marie Le Pen, en clôturant son discours, place de l'Opéra.

"Vous qui avez voté à gauche, n'acceptez pas d'aller voter en vous bouchant le nez", a-t-il poursuivi en faisant allusion à Jacques Chirac. "Vous devez voter pour moi et rejoindre la grande masse du peuple français", a-t-il dit.
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Le meeting de J-M Le Pen JT 13h F2 (03/04//02) Manifestation pour Le Pen
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» Le sacre du 1er mai



Manifestation le 1er mai - F2 Le sommet des manifestations contre l’extrême-droite est annoncé pour ce premier mai, journée habituellement consacrée aux revendications sociales…et à un défilé de Jean-Marie Le Pen. Cette journée, souvent présentée par les médias comme celle de tous les dangers se déroule dans un calme absolu malgré un record historique de participation.

La mobilisation est en effet sans précédent en France contre l'extrême droite: au moins 1.300.000 personnes sont descendues dans la rue pour s'opposer à Jean-Marie Le Pen.

En province, 900.000 manifestants ont défilé, un chiffre qui confirme l'intense mobilisation contre le Front national enregistrée partout en France, depuis les résultats du 1er tour de la présidentielle.

Petites et grandes villes ont été concernées par ces rassemblements: de 500 personnes à Dieulefit dans la Drôme (sur 2.900 habitants), à plus de 50.000 à Grenoble et Lyon, 45.000 à Toulouse, 38.000 à Bordeaux.

A Paris, plus de 400.000 personnes étaient au rendez-vous, formant une des plus importantes manifestations depuis la Libération. L'affluence était telle que les manifestants, après des heures à piétiner place de la République, ont du se séparer en plusieurs cortèges dans les artères attenantes pour rejoindre la place de la Nation.

Syndicats, associations, partis politiques, mais aussi particuliers, jeunes, moins jeunes, familles avaient répondu à l'appel. Côté politique, c'est essentiellement la gauche qui était présente, notamment Robert Hue (PCF), Olivier Besancenot (LCR), Noël Mamère (Verts), et une brochette de personnalités du PS: François Hollande, Martine Aubry, Bernard Kouchner ou Raymond Forni.

Principale curiosité de cette journée au cours de la quelle plus d’un million de personnes ont appelé à faire barrage à l’extrême-droite et donc à voter Chirac, la droite était, elle, discrète voire totalement absente de ces cortèges.
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Manifs 1er mai_JT 20h_F2 01/5/02
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» La gauche tente de se réunir



François Hollande, premier secrétraire du PS. - F2 En l’absence d’un vote opposant la droite et la gauche, le véritable deuxième tour de la présidentielle se déplace vers les élections législatives. Pour la gauche, c’est la possibilité d’oublier le premier tour de la présidentielle et éventuellement de battre la droite. Pour cela, une seule possibilité pour les différents partis de la gauche plurielle, l’union la plus large et cela même dès le premier tour, notamment dans les circonscriptions où le Front National peut jouer les arbitres.

Résultat, il règne à gauche une atmosphère de crise qui rappelle quelques unes des grandes heures de la gauche : la défaite de 1993 ou l’urgence de 1997 après la dissolution.

C’est sur la base du constat de décès de la gauche plurielle, symbolisé par le retrait de Lionel Jospin ("Je me suis reconstruit par elle. Rester aurait été une gêne pour vous et la reconstruction qui s'amorce dans le moment présent", avait-il affirmé le 21 avril) que les partis de gauche tentent de s’organiser.

Lundi 22 avril, au bureau national du PS, François Rebsamen, secrétaire national aux fédérations, lançait le terme : la "gauche unie". La formule est trouvée. Mardi 23 avril, M. Hollande lançait solennellement ce nouveau label. "D'ores et déjà, il faut passer du concept de la gauche plurielle, qui a eu ses mérites, ses effets, mais aussi ses limites, à celui de gauche unie."

Le Parti communiste, avec ses 3,4 % des suffrages, s'interroge sur la stratégie à suivre entre gauche alternative et union de la gauche. Le Mouvement des citoyens (MDC) de Chevènement se met lui hors de la gauche.

Du côté des Verts, deuxième force de la gauche ex-plurielle, on se méfie du PS : «"J'ai le sentiment que le PS est divisé. On voit ressurgir les vieux démons des courants. Il ne faut pas se faire d'illusions sur les candidatures uniques », affirme un Noël Mamère quelque peu pessimiste.

Il reste à François Hollande, à la tête du PS en tout cas jusqu’au lendemain des législatives, de mettre en œuvre la plus large politique d’union à gauche, seule moyen pour elle d’espérer remporter les législatives. Le vote décisif interviendra les 9 et 16 juin prochain. Il faut rassembler la gauche unie. Il faut avoir un programme en cohérence avec ce que nous avons fait depuis cinq ans avec Lionel Jospin, mais également qui écoute et entende le message des électeurs", a-t-il affirmé, laissant entendre que le PS pourrait «gauchir» son discours par rapport à celui de Jospin.

Gagner les législatives reste une tâche difficile, mais pas impossible, notamment en raison de la forte mobilisation politique qui a précédé le second tour de la présidentielle, notamment dans le «peuple de gauche ».
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militants-PS_20h_20020430
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» La droite pense à l’après présidentielle



Nicolas Sarkozy aux 4 Vérités (3 mai 2002) - DR A droite aussi, l’heure est au rassemblement. Elle se fait dans une atmosphère plus calme qu’à gauche en raison de la présence de son candidat au deuxième tour.

Résultat, la création "d'un grand parti de droite et de centre droit", l'"Union pour la majorité présidentielle" (UMP) est annoncée entre les deux tours. Le RPR annonce immédiatement son adhésion à l'UMP et sa "mutation" cet automne.

L’union ne fait cependant pas l’unanimité. François Bayrou et Alain Madelin s'accordent pour "résister ensemble" à l'UMP.

Alors que Jacques Chirac axe sa campagne du deuxième tour essentiellement sur la défense des valeurs de la République, de nombreux leaders du RPR et de ses alliés semblent déjà en campagne contre la gauche.

« L'action commencera tout de suite", après le deuxième tour a déjà promis le premier ministrable RPR et maire de Neuilly Nicolas Sarkozy. "Des symboles doivent être pris, des décisions retenues, des instructions données qui montreront que l'élection de Jacques Chirac correspond à une nouvelle époque pour la France", a-t-il ajouté sur France 2.

Très offensif et très droitier, Claude Goasguen, député DL de Paris, qui s'exprimait mardi 30 avril en présence notamment du conseiller du président-candidat, Jérôme Monod, a lui prononcé une violente diatribe contre la gauche, aux accents proches de la tonalité des discours de l'extrême droite. Qualifiant M. Le Pen de "fils illégitime de François Mitterrand", né de "la propagande socialiste et communiste", M. Goasguen a affirmé, au sujet des manifestations de lycéens, que ces derniers étaient "poussés par quelques agitateurs professionnels" et "soumis à toutes les provocations et toutes les exploitations".

Dans le même état d’esprit, on a vu lors de la campagne du second tour, la présence de Charles Millon, de Jean-Pierre Soisson et Jacques Blanc à un meeting de Jacques Chirac. Ces trois personnalités de droite avaient accepté les voix du Front National pour être élu lors de scrutins précédents.

Charles Millon redevient un allié pour la droite républicaine. S'il ne dispose pas encore de l'investiture de l'UMP, il a indiqué qu'il se présentait "avec la bienveillance des appareils". Pour donner des gages à ses partenaires, il assure qu'il ne maintiendra aucun des 90 candidats de son mouvement en cas de triangulaire.

Il ne semble pas question pour les proches de Jacques Chirac de prendre en compte le fait que ce dernier pourrait être élu avec l’appui des gens de gauche.

Dès lundi, c’est sans doute vers un affrontement des plus classiques, droite contre gauche, que l’on devrait retrouver, jusqu’au 16 juin, date du second tour des législatives, avec en arbitre un Front National bien assis sur son score à la présidentielle.
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Nicolas Sarkozy aux 4 Vérités le 3 mai
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